Dis Coco ? - Jour 1

15/03/2020

Ce matin, je ne me suis pas levée de bonne heure et cette nuit j'ai parfaitement bien dormi. Un silence presque total s'est emparé du centre-ville. A l'exception d'une petite alarme de scooter venue nous rappeler, au milieu de la nuit, que le quartier n'était pas totalement déserté.

Il est 9 heures. Je n'entends pas le cliquetis des chaises et tables qu'on installe sur la terrasse du petit café d'en face. Je m'approche de la fenêtre. Et, je le vois derrière la vitrine, le mobilier bleu de la terrasse, bien plié, sagement rangé dans le noir. La porte est close. Peu de passants, encore moins de voitures...

Phase 3.

Cette fois-ci, on dirait bien que les autorités ont été écoutées. Ne restent ouverts que les indispensables. Et, là maintenant, dehors, je ne sais plus trop si j'ai envie d'y aller. En une nuit, tout a changé. J'appréhende de sortir. Mon quartier semble étranger.

Voyons un peu. Que nous reste-t-il en ce dimanche ? D'abord, un grand ciel bleu - parce bêtement, après un février très pluvieux, le soleil revient et ramène le Coco par la main. Ensuite, une multitude de questions.

  • H24 - comme ils disent - avec ado et adette. Plus de pote, plus de sport et des salles de classe virtuelles. Des écrans, des écrans, des écrans et leurs parents. Dis Coco, à ce régime ils vont finir comment ado et adette dans 3 jours ? 3 semaines ? 3 mois ?
  • Continuité civique, stylo personnel, gel... Drôle de vote. Bon, c'est décidé je vais y aller avec mon stylo et mon bulletin, celui que j'ai reçu par courrier. Mais quid de l'enveloppe ? La petite enveloppe RF, si le citoyen précédent l'a touchée après avoir salué son meilleur copain, embrassé son enfant et ne s'est pas correctement désinfecté...

Finalement, ça occupe bien l'esprit le confinement, Coco... Les questions tournent, tournent, tournent et l'heure aussi. Tout bien réfléchi, j'arrête de réfléchir et je vais courir !